J’ai eu envie d’appeler cette série de messages: « Le tricot, système D », parce que c’est beaucoup de cela qu’il sera question.
Vous savez, ça fait environ 5 ans que je publie des patrons, mais ça fait au moins 20 ans que je crée des modèles pour moi. Et je dirais aussi que, ça fait 38 ans que je tricote, mais ça fait presqu’ autant de temps que je me débrouille par moi-même. Essais, erreurs, essais, erreurs, essais, succès, essais…
Je n’avais pas de prof de tricot, mais j’essayais. Et plus souvent qu’autrement, ça marchait! C’était loin d’être parfait, mais j’essayais. Je me disais que les patrons, ça devait être fait pour du vrai monde après tout!
Quand je suis entrée dans les « cercles des fermières », j’ai appris de petites choses que je passais outre par ignorance, mais je m’étais fait une quantité innombrable de projets et je ne suis pas morte de leur imperfection, vous savez.
Quand j’ai mis la main sur un encyclopédie de points, c’est là que j’ai commencé à créer avec les points qu’il y avait dans le livre.
Je sais que là, j’ai l’air de ne pas vous aider, mais je veux que vous vous mettiez dans la tête, que vous pouvez vous débrouiller, que vous êtes capable de comprendre un patron et que vous pouvez essayer des choses. C’est juste du tricot et de la laine: il n’y a pas de catastrophes qui vont se déclencher si vous manquez un peu votre coup. Qu’est-ce qu’elles faisaient nos grands-mères et leur mère avant? La plupart des personnes qui me lisent sont plus scolarisées que moi, alors « come on »!
Bon. Là, passons au concret. Une fois que vous avez acquis une petite base (par vous-même ou par cours), vous avez plus de possibilités. Et la porte de l’une d’elles, c’est ce qu’on appelle l’échantillon.
L’échantillon, c’est un petit morceau de tricot qui vous dit beaucoup de choses. Prenez la laine et les aiguilles que vous prévoyez utiliser, montez un certain nombre de mailles (20 à 30) et tricotez quelques rangs dans le point que vous prévoyez utiliser. Si vous ne savez pas trop, commencez par quelques rangs à l’endroit, puis faites alterner les rangs envers et les rangs endroit, au moins une dizaine de rangs. Vous pouvez enchaîner d’autres points par la suite, mais là, arrêtez. Enlevez votre aiguille, déposez votre échantillon et mesurez le nombre de mailles pour 4 pouces (ou 10cm). Si ça mesure moins que ça, mesurez pour 2 pouces(5cm) et multipliez par 2 (système D! système D). Si vous vouliez vous faire un chandail et mesurez, disons, 40 pouces de tour de buste, vous n’avez qu’à multiplier par 10 pour avoir le nombre de mailles total du chandail (on divise par 2, si on prévoit avoir un dos et un devant). Mais là, ça va être ajusté: si vous ne voulez pas ça, ajoutez 2 pouces pour le tour, et le nombre de mailles en conséquence.
C’était pour un bonnet? Mesurez votre tour de tête et là, c’est le contraire: enlevez 2 pouces pour que ce soit ajusté comme il se doit.
Moi quand je fais un échantillon, je veux voir aussi comment se comporte la laine. J’essaie plusieurs points, mais avec suffisamment de longueur pour bien délimiter chaque point.
Le fait de faire un échantillon peut servir à essayer un point avec une laine spécifique. Aussi, si votre laine est faite de matière naturelle, ça peut être une bonne idée de fermer son échantillon (rabattre les mailles) et de le laver.
Dans les échantillons mentionnés dans les patrons, il est souvent question du nombre de rangs. En général, ce n’est pas aussi capital que le nombre de mailles (il y a quand même quelques exceptions).
Est-ce que je fais toujours un échantillon? La réponse est non. Je suis une horrible délinquante qui, parfois, décide que ce n’est pas si grave si le projet n’est pas la grandeur voulue. Car c’est ça la conséquence: votre projet n’aura peut-être pas la grandeur voulue. Mais là, rappelez-vous que je vous parle d’autonomie. Avec un échantillon, on peut utiliser une autre laine que celle mentionnée dans un patron, on peut créer un morceau à partir d’un point qu’on aime, on peut pratiquer, on peut calculer avec assez d’exactitude ce que donnera X mailles pour tel projet. Les possibilités sont grandes.
Je me rend compte que ce message est déjà long et je ne vous ai donné qu’une clef de votre autonomie. Non, 2: la 1ère, c’est de se faire confiance.
Ah, là, la! Ce sera donc à suivre dans cet article qui parle de « regarder » son tricot.
Une réflexion au sujet de « Les clefs de l’autonomie dans le tricot(1-l’échantillon) »