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Quand j’essayais de fournir… |
Je voulais prendre le temps d’expliquer (me semble que plusieurs de mes articles commencent ainsi) ma relation trouble avec les « affaires », mais j’avoue ne pas savoir par quel bout commencer. Je pourrais faire simple et vous dire que je n’ai pas tellement de talent pour ça, et ce serait quand même assez vrai. Mais la vérité dépasse de beaucoup cet énoncé.
Je pense que j’hais ça, en fait. Je ne fais pas de tricot pour devenir la « big » du tricot, pour faire du fric. Je fais du tricot parce que j’aime ça! Et, par hasard, j’essaie de rendre ça un peu lucratif (tant qu’à y mettre autant de temps). Mais le tricot, ça représente la chaleur du fait-main, prendre son temps, créer des objets uniques à chaque fois, alors, c’est personnel, mais moi je vois une certaine incompatibilité avec la « business ».
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Vers la fin, je me suis fait cette affiche. Ça faisait pas trop « business » hein? Hi! Hi! |
Mais….
…si mes patrons se mettaient à vraiment « pogner », je serais contente, c’est sûr! Mais je ne suis pas prête à être sur tous les réseaux sociaux pour ça. En ce moment, j’ai ce blogue, ma page facebook et mon compte sur ravelry, avec mes patrons disponibles. C’est tout! Euh…à moitié. J’ai un compte google+ et un sur twitter, mais ces 2 derniers, je ne suis pas très assidue. Je vois que les conceptrices qui veulent vraiment réussir en font beaucoup plus que ça: Instagram, Carftsy, Loveknitting…et probablement d’autres que j’ignore. Je ne dis pas jamais, mais pas là, pas tout de suite, ni tout non plus.
Pour les cours, je ne fais pas de publicité, car j’ai du monde, un peu, je ne tiens pas à ce que ça fasse la file pour prendre des cours.
Donc, voilà pour le manque de talent.
Mais là où ça devient carrément impensable, c’est pour la vente d’articles tricotés. Alors je ne vend plus! Car pour réussir dans la vente de tricot, les sacrifices sont énormes. Bref, les concessions que je pourrais faire pour avoir une meilleure notoriété dans les cours et la conception de patron, ce n’est rien comparé à celles pour réussir en affaires-de-la-vente-de-tricot (déjà, ça sonne bizarre pour moi).
J’ai eu un échange dernièrement avec une VRAIE femme d’affaire-de-la vente-de-tricot. Je pense que je vais taire son nom et le nom de son entreprise. Elle ne comprenait pas mon commentaire (par rapport à ce que je vous expliquerai plus bas), parce qu’elle, elle fait de l’argent. Tant mieux pour elle si ça fonctionne, et si elle aime suffisamment les affaires pour ça! Dans un article, elle parlait du problème de faux-artisans qui achètent de sites où tout est fabriqué en Chine. Ils ajoutent une petite garniture et disent que c’est fait au Québec. C’est honteux et je suis pleinement d’accord avec elle!
Mais là où j’ai accroché dans son article, c’est quand elle a suggéré de demander (une commande finalement) dans une couleur et une grandeur spécifique, pour voir si c’était un(e) vrai(e) artisan(e): j’ai bondi! Je refusais les commandes parce que je ne peux pas soutenir une grande production! J’ai déjà expliqué mes petites frustrations face à la vente de ce que je tricote (tricotais) dans cet article et on y voit le type d’items que je vendais. Mais voilà, c’est ça le problème! Pour réussir en affaire-de-la-vente-de-tricot, je devrais:
1-Ne tricoter qu’avec de la grosse laine (problème d’inventaire de laine et d’articles tricotés: tout prend plus de place), moi qui tricote avec de la laine fine.
2-Acheter la laine le plus à rabais possible, donc, peut-être de moins bonne qualité (problème de désintérêt des potentiels clients qui veulent quand même de la qualité)
3-Laisser faire les « fantaisies » de techniques spéciales et me contenter de mettre des jolies couleurs (problème d’ennui en vue, j’aime me donner des défis, faire des motifs, et c’est ce qui « pognait » dans mes tricots)
4-Arrêter, ou fortement diminuer, toutes les autres choses que je fais par rapport au tricot comme les cours et les patrons (problèmes d’ennui en vue, encore, car j’aime apprendre et créer).
5-Fournir une bonne quantité d’items, et se pointer à plusieurs expositions. Il faut payer ces présences, et ce n’est pas donné. Donc des heures qui ne nous rapportent rien, pire, nous coûte quelque chose.
Je l’ai quand même essayé: c’est beaucoup-beaucoup-beaucoup d’heures! Depuis le temps, je me suis remise à mieux travailler mes patrons et à apprendre de nouvelles techniques: wow! Tellement plus enrichissant que toujours tricoter les même choses.
Pourquoi je vous dis ça? Parce que certaines personnes bien intentionnées semblent vouloir « m’aider » à développer mes affaires-de-la-vente-de-tricot. Après tout, tout le monde veut réussir dans son domaine non? Peut-être que nous n’avons pas la même conception de ce qu’est réussir. Peut-être que l’argent n’a pas tant d’importance que ça pour moi (tant que je suis correcte financièrement)?
Alors, merci d’essayer de me donner des tuyaux, des trucs, mais si vous n’êtes pas prêt à me payer une paire de bas au moins 150$, vous pouvez garder vos conseils pour vous!
Quoi? 150$? Es-tu tombée sur la tête Zab?
On va faire un petit calcul pour que vous compreniez.
Une paire de bas pour adultes, en laine fine (sinon, ce sont des pantoufles!), ça prend 20 heures, des fois un peu moins, mais plus souvent, plus que ça. Donc, à 10$/l’heure, on est déjà à 200$, sans la laine. La belle laine (vous ne voulez pas de fil de piètre qualité hein?) coûte environ 15 à 30$/balle. Ah oui! Moi les miens sont en jacquard, alors ça en prend 2. Ah? Suis-je rendue à 260$ finalement?
Alors, voilà: je ne suis pas une femme d’affaires, je n’ai pas prévu le devenir prochainement. J’évolue à ma façon dans le domaine du tricot. Je préfère donner, à qui je veux, ou faire des échanges de services (à condition que je sois « évaluée » à ma juste valeur), que de me fendre en 4 pour faire un peu plus d’argent, mais à quel prix? (de temps, d’énergie, et de stress).
Quelques cours, quelques patrons, et tant mieux si je vous amuse parfois ici! Mais la « business », ce n’est pas pour moi.
Sur ce, allons profiter de la vie!
Une réflexion au sujet de « L’entreprenariat et moi »